Analyse des conditions climatiques extrèmes en Russie

Situation climatique extrême

La vague de chaleur qu’a connu cet été la Russie apparait clairement sur ce graphique publié par le scientifique spécialiste du climat Joe Wheatley. Les mois de juin et de juillet 2010 ressortent de manière très significative du nuage de points des situations climatiques mensuelles. Je trouve cette représentation graphique très parlante. Elle se base sur un calcul d’index climatique standardisé. On retrouve sur l’axe des abscisses l’index des températures et sur l’axe des ordonnées l’index des précipitations. Si l’index est proche de O, cela signifie qu’on est dans une situation mensuelle normale (proche de la médiane), pour un indice de pluie de +1 à +1,5 on est dans une situation modérément humide, de +1,5 à 2 très humide, supérieur à 2 extrèmement humide etc. Cette méhode de calcul d’index est relativement récente, les premiers travaux qui ont permis de mettre au point ce calcul datent du début des années 1990 (T.B. McKee, N.J. Doesken, and J. Kleist, Colorado State University, 1993.) et est très utilisée aux Etas-unis. On trouvera d’ailleurs ici des cartes utilisant cet index avec une vision de la situation mensuelle, bi-mensuelle, trimestrielle, jusqu’à annuelle. Je ne sais pas si cet index est utilisé en France, mais il est facile à comprendre et tient compte d’une situation normale pour un lieu et une période donnée (qui peut varier du mois jusqu’à l’année).

On voit donc que le mois de juin a été la situation la plus extrème en terme de température et de pluie qu’ait connu la Russie depuis 1948 (l’analyse a été faite sur un jeu de données couvrant la période 1948-2010). Juillet un peu moins extrème n’a pas été mal non plus… A ce jour l’impact réel sur la récolte de céréales en Russie n’est pas encore connu. Les experts pensent cependant qu’il y aura une diminution de près de 30% de la récolte par rapport à 2009.  Le cours des céréales n’a pas tardé a prendre la mesure de ces prévisions et s’est enflammé et l’inflation grimpe en Russie.

Sortez les parapluies avec Google Earth

Les images radars existent dans Google Earth depuis 2007

Google Earth avait déjà intégré depuis 2007 des images radars. Il suffit pour cela d’activer l’option météo dans le volet de gauche de l’outil.

Ces images sont en temps réels et se basent sur un réseau de données radar.

La dernière innovation des ingénieurs de Google permet en zoomant sur une zone où il pleut (on peut voir en plus des images radars, la couverture nuageuse) de voir une animation d’une pluie plus ou moins battante sur l’image aérienne ou satellite de la zone (voir image ci-dessous).

tombe la pluie

Est-ce une réelle innovation pratique ou simplement un gadget esthétique mais inutile ? Le débat est ouvert, mais force est de constater que Google poursuit ses travaux de Recherche et Développement sur les aspects climatiques et on ne peut que s’en réjouir. Je suis, quant à moi persuadé que cet outil pourrait devenir une plateforme efficace de diffusion de conseils délivrés aux agriculteurs. Les aspects cartographiques et désormais climatiques incluant des données temps réels sont les piliers du conseil agronomique. Pourquoi ne pas les utiliser davantage pour délivrer des conseils et des outils d’aide à la prise de décision ?

Pour info d’autres sites permettent déjà d’avoir des images radar en temps réel. En dehors de météo France, il y a aussi ce site.

J’attends désormais avec impatience qu’il pleuve pour vérifier, en ouvrant Google Earth, si je vois aussi la pluie tomber sur l’écran de mon ordinateur.

Ça chauffe vue de là haut !

une carte sur le réchauffement climatique avec Google Earth

La Grande Bretagne a mis en ligne le 15 juillet dernier une carte Google Earth présentant les travaux du  Met Office Hadley Centre sur le réchauffement climatique. Cette carte peut être visualisée directement sur le site officiel à partir du navigateur sous réserve d’installer le plug-in Google Earth. Vous pouvez également télécharger les couches géographiques directement dans le logiciel Google Earth s’il est installé sur votre micro.

J’ai testé les deux. la version intégrée dans le site est allégée et beaucoup plus rapide que sur Google Earth qui consomme décidément trop de ressources et de bande passante pour ma configuration.

Personnellement, je trouve que cette carte mondiale n’apporte pas grand intéret, mais force est de constater que le buzz a pris puisque j’ai trouvé cette info sur plusieurs sites, y compris sur un article du Monde qui a encore permis à beaucoup de commentateurs / lecteurs de s’étriller sur le débat climatique. Il y a une interpolation des températures sur une hypothèse d’un réchauffement global de 4°C (uniquement dans le logiciel, pas sur la version du site). La carte permet de mettre en évidence les disparités entre les différentes régions du globe. Il y a aussi des marqueurs cliquables qui renvoient vers des articles décrivant les impacts principaux du réchauffement :

  1. Incendies
  2. Cultures
  3. Ressources en eau
  4. Niveau de la mer
  5. Milieux aquatiques
  6. Sécheresse
  7. Permafrost
  8. Cyclones
  9. Températures extrêmes
  10. Santé

Ces articles sont clairs et documentés, il y a aussi des vidéos (en anglais) de scientifiques. L’article sur les cultures synthétise les impacts d’un réchauffement de 4°C à l’échelle mondiale avec encore des disparités qu’il est intéressant de connaître.

En conclusion, je retiens deux choses.

  1. L’intérêt d’un outil comme Google Earth. Il est gratuit et permet à tous de bénéficier d’un Système d’Information Géographique (SIG) intuitif et très riche en contenu provenant du net. Présenter des résultat sous forme de cartographie dynamique est très convivial et permet de faire le buzz.
  2. Le débat sur le réchauffement climatique (alimenté par les « climato-sceptiques ») est loin d’être clos en France.