les promesses du futur

photosyntheseChaque année, la presse techno, nous fait une petite liste des innovations fulgurantes de l’année à venir ou qui pourraient changer nos vies dans un avenir proche.

La liste de mes envies…

J’avoue que j’aime bien les listes et j’aime bien la prospective, aussi cet exercice me plait assez, même s’il faudrait en toute rigueur se plonger dans les promesses passées, pour voir celles qui se sont réellement réalisées. On ne trouve malheureusement cet inventaire nulle part. L’homme préférera toujours rêver qu’être confronté à la morne réalité…

Le MIT (Massachusetts Institute of Technologies), via sa célèbre revue se prête aussi à cet exercice et vient tout juste de publier sa liste des 10 technologies révolutionnaires, qui pourraient changer le monde dans un avenir proche. Ici on est plus dans le registre de la science et les attendues sont estimées en année (souvent autour de 2 – 3 ans). Le propos introductif prévient néanmoins le lecteur :

Toutes les percées ne naissent pas égales . Certaines se présentent en tant que choses déjà plus ou moins utilisables ; D’autres ne sont souvent que des innovations qui émergeront plus tard, et notre devoir et de tâcher d’estimer quand cela se produira. Mais nous prenons le pari que chacune des avancées scientifiques de cette liste vaut la peine d’être suivie au cours des prochaines années.

Vous pouvez consulter la liste de ces 10 innovations technologiques sur le site du MIT directement. Retenons juste qu’on y trouve une start-up de l’imagerie 3D, des nano-architectures, de la communication entre voitures, le projet Loon de Google pour connecter le monde avec des ballons, une technologie de désalinisation des terres, du paiement avec les périphériques Apple, faire pousser des cellules de cerveau humain pour lutter contre certaines maladies, la communication de bases de données d’ADN…

Une de ces 10 techno révolutionnaires concerne l’agriculture

Je m’arrête juste sur une des innovations pointées par le MIT et qui concerne directement la production agricole : les biotechnologies permettant de modifier le processus de photosynthèse des plantes cultivées.

Tous ceux qui ont des bases en physiologie végétale ou en biologie cellulaire (oui, ils sont plus nombreux que l’on croit), savent qu’il y a deux types de plantes si on les observe sous l’angle de leur faculté de transformer l’énergie solaire en matière organique, ce que l’on appelle la photosynthèse. Pour expliquer en deux mots, la photosynthèse fait en sorte qu’une plante va pouvoir transformer le dioxyde de carbone de l’air (CO2) et l’eau du sol (H2O) ce qui va produire la matière organique qui la constitue (glucide) et émettre de l’oxygène (O2). Pour faire cela, une série de cycles métaboliques s’exécutent. Ces cycles sont de nature différente selon que l’on est dans le cas d’une plante en C3 (comme le blé, le riz ou l’orge) ou une plante en C4 (le maïs, le sorgho, la canne à sucre). Les plantes en C4 sont plutôt des plantes tropicales qui résistent mieux au déficit en eau et concentre mieux le carbone pour en optimiser le rendement. Alors qu’elles ne représentent que 5% de la biomasse végétale, elles sont responsables de 30% de la fixation du carbone sur Terre. Les plants en C3 ont un plus mauvais rendement de fixation du carbone, surtout si le climat se réchauffe.

Partant de ce constat, les chercheurs de l’étude citée par le MIT, ont travaillé grâce aux outils offerts par les biotechnologies, sur le génome du riz pour faire en sorte que ses cellules se mettent à faire de la photosynthèse comme des plantes en C4. D’après leur calcul, un riz  ainsi « transformé » pourrait avoir un rendement supérieur à du riz conventionnel de l’ordre de 50%. Ce qui déplafonnerait complétement les rendements des céréales tels qu’il sont observés depuis les années 90 sur l’ensemble des céréales (dont le blé). Un enjeu majeur donc, quand on connait les perspectives de croissance de la population mondiale et le besoin de nourrir 9 milliards de personnes en 2050.

Cette avancée est encore loin d’être complètement opérationnelle. Tous les gènes impliqués dans le fonctionnement photosynthétique ne sont pas encore clairement identifiés et ils pourraient être nombreux. C’est d’ailleurs la seule des 10 innovations listées par le MIT qui pourrait se traduire en application concrète à un horizon de … 10 à 15 ans! Mais je trouve qu’il est satisfaisant de voir qu’un institut aussi technologique que le MIT s’intéresse enfin aux avancées dans le domaine de l’agriculture. J’ai le sentiment que de plus en plus l’économie des hautes technologies s’intéresse à ce qui me semble être le le plus fondamental pour nous humains.

Je ne sais plus qui a dit :

« Si vous mangez, alors vous êtes concerné par l’agriculture. »

 

Smart-agriculture, e-agriculture ou agriculture 2.0 …WTF?

le-chat

Dis moi comment tu parles, je te dirai qui tu es…

Tous ceux qui sillonnent les champs et les étables de nos riantes campagnes, n’ont plus que des mots 2.0 à la bouche et un smartphone vissé sur les oreilles si ce n’est carrément pas des lunettes connectées sur le pif. On n’entend plus parler que de Big data agricole (alors que peu de gens savent vraiment ce que cette notion de big data recouvre). Il y a au minimum deux tablettes tactiles embarquées dans chaque tracteur. Tracteur qui est lui même auto-guidé par GPS. Les objets connectés s’annoncent comme la future vague numérique qui va déferler après le déluge des data qui nous seront tombées sur le râble, qu’elles soient Big, Open, Fast ou même Smart…

D’accord mais tout ça, est l’objet de notre étude dans ce blog me direz vous. Oui, et c’est tant mieux.

Mais ce qui me frappe, c’est la diversité des manières de parler de cette révolution numérique qui touche l’agriculture (comme elle touche d’ailleurs tous les secteurs).

De conférences, en communiqués de presse, on retrouve pêle-mêle des « buzz-words », dont personne ne comprend vraiment le sens mais dont tous nous abusons pour nous faire un peu mousser (je m’auto flagelle, en me mettant dans le même sac).

vieuxcons… et je devinerai ton âge…

Si je m’amuse à commenter de manière totalement subjective, je dirais que :

l’e-agriculture est plutôt utilisée par la génération des quinqua… J’imagine qu’il s’agit là de la contraction de electronic agriculture, comme le fut l’e-mail ou l’e-book. C’était en vogue dans les années 90 mais est-ce vraiment à la page d’utiliser encore cela ?

l’agriculture 2.0 est peut-être davantage dans son temps, disons que c’est ok pour les quadra. Pour rappel le web 2.0, c’est le début des années 2000. Depuis on en mange à toutes les sauces. A partir du moment où on veut être disruptif, on va nous bourrer le mou avec du 2.0. pour bien nous faire comprendre que si on ne suit pas la tendance en mettant à jour notre logiciel, on va être totalement dépassé, has-been, tellement 1.0 quoi.

la smart-agriculture maintenant. Ah ben voilà que c’est de la bonne grosse nouveauté bien à la page ça. Up to date quoi. Disons que ça c’est plutôt pour les trentenaires. Là encore ça nous vient probablement d’une extension d’un mot désignant, de façon très marketée, une avancée technologique que l’on va décliner à l’infini. Le génie des marques qui nous font croire que maintenant le dernier truc indispensable, c’est d’avoir des objets intelligents. Et oui, rien que ça. Ce bon vieux Nokia 3210, tellement 1.0 avec sa micro-puce électronique à 2 balles était tellement con après tout. Trop con par exemple pour tomber en rade au bout de 2 ans. Cette antiquité suédoise était pratiquement incassable ce qui en faisait le produit le plus con du nouveau millénaire. Il a heureusement été vite ringardisé par l’arrivée des smart-phones. Puis arrivent maintenant les smart-cities, les smart-watchs, les smart-box… Les smarties étaient finalement tellement en avance sur leur temps…

Enfin pour les jeunes de 20 ans et moins, c’est quoi le mot juste. Tous ces trucs e, smart, 2.0, c’est un peu pour les bolos non ? WTF qu’ils écriraient. La swag-agriculture, c’est plus chanmé non ? Le jeune est sûrement plus saucé par la dar-agriculture. Ça c’est du blase oufissime.

Toi qui ne parle pas le jeune, et qui ne veut pas devenir un vieux con, je t’invite à aller t’affranchir ici. Ça peut pas faire de mal…

Revival

Wordpress-backupsTrois ans !

Cela fait plus de trois ans que je n’ai pas écrit un seul article dans ce blog !

J’ai tout de même maintenu le nom de domaine et surtout j’ai maintenu l’idée de le reprendre un jour. Sérieusement.

Si je n’ai rien fait sur ce site, je n’ai pas chômé en trois ans. Mon boulot m’a beaucoup occupé. Je suis toujours dans les technologies de l’information appliquées au domaine de l’agriculture. Je dirige une équipe qui n’a fait que croître et cela m’a beaucoup occupé. J’ai lancé un certain nombre de projets pour l’entreprise pour laquelle je travaille. Côté web, j’ai aussi donné un coup de main à l’Association Francophone d’Informatique Agricole (AFIA) en montant son site web. Côté perso, j’ai repris des études avec un mastère en management des systèmes d’information à l’EMSI. Cela m’a beaucoup appris et j’ai eu la chance de rencontrer beaucoup de personnalités qui font avancer les SI en France. Et puis, j’ai fait tout plein de choses à titre perso, en plus de m’occuper de ma petite famille. J’ai aussi été relativement actif sur twitter, enfin un peu.

Pourquoi reprendre ce blog ?

En fait, c’est d’abord, et très égoïstement, pour moi que j’ai envie de faire quelque chose avec ce blog. Le monde du numérique poursuit sa course folle et j’ai le sentiment qu’on atteint aujourd’hui un climax. Tout le monde ne parle que de « révolution numérique« , d’entreprise « data-driven« , de Big, d’Open et de Smart Data… L’agriculture n’y échappe pas. Je suis dans mon métier dans l’oeil de ce cyclone. Je glâne beaucoup d’infos. Je dois monter de nombreux projets. Mon réseau s’étoffe. Je voudrai retracer ici ce voyage vers le numérique. Structurer ma pensée sur la veille que je peux faire. Parler des projets qui me tiennent à coeur. Ou des rencontres que je serai amené à faire. Documenter un peu tout ça. Faire réagir et avoir des commentaires serait la cerise sur le gâteau, bien sûr. Pour ça, il ne faut pas rêver. Il faut écrire, écrire et encore écrire. Pour faire vivre ce blog sur la geek culture.

Mais d’abord il fallait rénover ce bon vieux WordPress.

Et oui. Je n’avais fait aucune mise à jour du site wordpress que j’héberge sur mon espace perso free depuis ses début… Ceux qui hébergent un site wordpress sur l’espace free connaissent tous les problèmes et les difficultés qu’il y a à maintenir ce CMS sur cet environnement qui a toujours un temps de retard par rapport à des hébergeurs payants. D’abord, il faut savoir que toute mise à jour automatique est complètement impossible. Il faut même rentrer dans le paramétrage (fichier wp-config pour les intimes) pour empêcher ces mises à jour. C’est une vraie galère. En plus il faut être particulièrement frugal avec les plug-ins car l’espace mémoire alloué est très faible… Bref, tout cela serait pratiquement impossible sans l’assistance bénévole de la communauté francophone. Grâce à ce site, je n’ai finalement passé qu’une courte soirée pour passer de la version 3 à la version 4. Je tiens à remercier son auteur ! Il délivre une procédure simple à suivre et un pack pré-configuré pour installer wordpress sur un espace free perso. Il donne aussi des bonnes pratiques comme par exemple la sauvegarde de son site et de sa base de données à partir de ce plugin. Puis j’en ai profité pour revoir le thème avec un look plus épuré et qui donne plus de place au texte.

Donc, nous y voila. Le site a fait peau neuve. Reste maintenant, bien sûr à l’alimenter en contenu. J’ai pas mal d’idées en tête. Surtout autour des data et comment « le déluge » de données annoncé va transformer l’agriculture. Je ferai aussi bientôt un passage au SIMA et j’en donnerai un petit compte rendu. L’occasion peut-être de voir d’autres « ageekculteurs ».

Tchous