Profils paysans

La trilogie Profils Paysans

Je viens de finir la trilogie Profils paysans de Raymond Depardon et ce documentaire au long cours m’a marqué. Il permet de voir des visages de l’agriculture cévenole à travers le regard d’un grand photographe et cinéaste mais aussi un fils d’agriculteur.

Raymond Depardon connait bien son sujet et les personnalités qu’il nous dévoile, il les fréquente pour certaines depuis plus de vingt ans. Le documentaire s’étale d’ailleurs sur plus de dix ans. On suit les jeunes qui s’installent et les difficultées qu’ils rencontrent pour reprendre une ferme. Les vieux, qui ne décrochent de leur métier ou plutôt de leur « passion » qu’à la mort bien longtemps après l’âge de la retraite, sont plus touchant encore. Certains disparaissent en route, d’autres résistent mais leurs forces se réduisent et la mort plane toujours au dessus de ce film.

Un des profil paysan de Depardon

Dans ces contrées reculées de moyenne montagne, c’est l’élevage qui domine et les fermes que Depardon a choisi n’ont pas d’âge. Il y a beaucoup de séquences en intérieur. La cuisine, est presque toujours  le lieu de tournage. On ne laisse pas la caméra aller plus loin et c’est déjà beaucoup. « L’approche » le premier volet de la trilogie en est la preuve tangible, ces paysans là ne se laisse pas facilement amadouer par le cinéaste-photographe. Dans « le quotidien« , l’atmosphère se détend et les langues se délient. Le dernier film « Les temps modernes » est l’épilogue, la fin d’une époque et le début d’une nouvelle ère. Non, semble nous dire le cinéaste et ses paysans, cette paysannerie n’existera plus. Plus personne ne veux reprendre après les anciens. Les fils et les filles s’en vont. Ils ont du remord, comme Depardon en a, mais cette vie est trop dure.